« La presse sénégalaise ne traite plus les grandes questions du pays et de l’Afrique »
Adama Gaye, ancien pensionnaire de l’institut français de presse était l’invité de l’Ecole Supérieure de journalisme, des Métiers de l’Internet et de la Communication, le mercredi 12 juin 2013. Il a saisi cette opportunité pour évoquer les problèmes que rencontre la presse sénégalaise. Pour lui, celle-ci ne joue plus pleinement son rôle et qu’ « elle en train de perdre son logiciel social. »
La presse sénégalaise avait beaucoup de mérite. Elle a mené un combat farouche dans le processus de démocratisation. De nos jours, elle en joue un rôle assez problématique. La diversité des entreprises de presse et la concurrence peuvent être les causes principales de cette équivoque.
« La presse nationale ne traite plus les grandes questions du pays et de l’Afrique. Elle met de coté toutes ces grandes questions. Elle se contente de donner lacouverture aux hommes politiques et aux lutteurs», se désole Adama Gaye.
Ferme dans ces propos, Adama Gaye a soutenu au cours de cette rencontre que le journaliste doit toujours être à la quête permanente du savoir. Il doit être un chercheur.
« Le journaliste est un fonctionnaire de l’information. Il doit participer à l’éveil de conscience de son public», précise l’ancien correspondant d’Africa n°1 à Paris.
Il doit utiliser toute sa force pour aller au-delà, pour ne pas désinformer son public. Pour asseoir efficace, le professionnel des médias doit respecter un certain nombre de principes.
« L’intelligentsia sénégalaise doit participer à l’amélioration du journalisme de son pays. Et que chacun doit apporter sa pierre à l’édifice afin de franchir cette échelon», rappelle Adama Gaye.
Selon lui, la presse sénégalaise rencontre de nos jours plusieurs difficultés qui souvent liées aux tentatives de corruption.
« Quand – est- ce qu’elle va jouer le rôle de révélateur des élites et talents véritables qui sont dans ce pays», s’interroge Adama Gaye.
Pour lui, la presse sénégalaise doit développer son propre modèle. Pour ce faire, elle doit se baser sur les principes journalistiques. En conclusion Adama Gaye a invité les jeunes journalistes à être « claires, simples, concis et curieux » et à rester au contact de l’évolution du journalisme dans le monde
Gaustin Diatta