« La région de Sédhiou est la localité où l’on enregistre la plus grande proportion de grossesses précoces », indique une enquête menée par le Fonds des nations unies pour la population (FNUAP) en 2015.
Contacté par e-mail, le bureau de Dakar n’a pas réagi.
Dans son rapport de 2015, le FNUAP souligne que « la région de Sédhiou est la localité où l’enregistre la plus grande proportion de grossesses précoces (30 %). Les régions de Ziguinchor (19 %), Kolda (9 %), Matam (6 %), Thiès (6 %), Kédougou ( 5 %), Saint Louis (5 %) et Fatick (5 %) suivent ».
Qu’est-ce qu’une grossesse précoce ?
Il n’existe pas encore de « définition officielle » des Nations Unies pour l’expression « grossesse précoce ». Sur ce l’on peut comprendre que c’est lorsqu’une fille âgée entre 12 et 18 ans, a un fœtus qui se développe en elle, suite à une relation sexuelle avec une personne de sexe masculin, explique le quotidien Enquête du samedi 25 et dimanche 26 juillet 2020.
Selon Plan International ces grossesses sont dues à plusieurs facteurs à savoir : le manque d’information et d’éducation sexuelle, les mariages forcés et précoces, les violences et abus sexuels, les tabous liés à la culture.
En ce sens, les grossesses précoces engendrent de graves conséquences voir même fatales dans certaines circonstances. Sur ce, on peut citer les complications de la grossesse et de l’accouchement qui constituent la deuxième cause de décès pour les filles de 15 à 19 ans dans le monde. Il y a aussi la discrimination et la marginalisation de celles qui sont enceinte hors mariage et la perpétuation du statut inférieur des femmes et de la pauvreté.
D’après l’OMS, près de 16 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde. 95% de ces naissances surviennent dans des pays en développement. Cela représente 11 % des naissances à l’échelle mondiale.
Sur quoi se base le FNUAP ?
A partir d’entretiens individuels, le FNUAP a interrogé 530 personnes à Kolda, Vélingara, Fatick, Matam, Tambacounda, Podor et Sédhiou. Voir tableau ci-dessous pour la répartition des personnes sources.
Un guide d’entretien a été soumis à des cibles identifiées. Il s’agit des autorités scolaires, des parents d’élèves, des enseignants, des élèves, des fille-mère, des leaders communautaires. Les outils de recueil de l’enquête qualitative sont les focus group, des interviews, récit de vie), a expliqué l’organisation dans son rapport. En effet, cette enquête s’est intéressée au milieu scolaire. Etude sur grossesse en milieu scolaire au Sénégal (Juin 2015)
WATHI informe
D’après l’exploitation des données issues de la collecte, 1971 grossesses ont été recensées. Il s’agit de grossesses qui concernent l’intervalle d’âge entre 12 ans et 19 ans. A l’état actuel des données fournies par notre enquête, la région de Sédhiou est la localité où l’on enregistre la plus grande proportion de grossesses précoces (30%).
https://www.wathi.org/laboratoire/initiatives/femme-election-senegal-2019/wathinote-femme-election-senegal-2019/senegal-etude-sur-les-grossesses-en-milieu-scolaire/
« Lors des enquêtes, des parents nous ont fait comprendre que le phénomène des grossesses précoces commence à être banalisé en raison du nombre important de cas recensés chaque année. En réalité, « le phénomène des grossesses précoces est difficile à quantifier en raison de la perception que les gens du milieu ont de la grossesse qu’ils ne jugent pas gênant et vu le taux de mariage précoce ». Explique WATHI.
Sur la même démarche, le ministère de la Santé et de l’Action sociale, dans son plan stratégique de santé sexuelle et de la reproduction des adolescents/ jeunes au Sénégal (2014-2015), explique que « en 2010, 3,1% d’adolescents de 15 à 19 ans sont enceintes de leur premier enfant…en effet, le pourcentage d’adolescents qui ont eu la première grossesse est plus bas en milieu urbain (1,5%) qu’en milieu rural (4,5%) ».
Que retenir ? L’information est vraie
Les résultats de l’enquête du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) : à savoir que la région de Sédhiou est la localité où l’on enregistre la plus grande proportion de grossesses précoces (30%) sont vrais. Ces chiffres ont été confirmés par le groupe WATHI et par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale.