Le « car rapide », ce moyen de transport en commun très prisé des populations est un patrimoine sénégalais.
« Les cars rapides sont très attractifs. Sur le marché du transport, ils offrent des bas prix pour le déplacement des populations », affirme Kengué Hulda. Cette étudiante en deuxième année de comptabilité finance à l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (Ucao) est une usagère du car rapide.
Les cars rapides sont pratiques. Ils font en sorte que les populations n’attendent pas des heures pour une ligne de bus. C’est un moyen de transport qui arrange tout le monde. Il est moins cher par rapport aux taxis et aux bus. Le tarif commence à partir de 50 francs CFA. « Avec le car rapide on peut discuter du prix, faire le « Wa halé » (marchander, en wolof). Les apprentis sont compréhensifs, alors qu’avec les bus et les taxis c’est toujours le tarif normal », affirme Sadio Keita, agent de sécurité.
Les cars rapides permettent à ceux qui n’ont pas assez de moyens de se déplacer. Ce sont des voitures qui roulent très tôt et qui se garent tard. De plus, « ils desservent les zones les plus reculées de Dakar », renchérit Sadio Keita.
Mini bus typiquement sénégalais, les cars rapides sont peints en jaune et bleu. Ils sont fabriqués à base de métal, de cuivre, de bois et couverts d’une bâche.
De quelques inconvénients…
Pour d’autres les cars rapides ne sont pas perçus de la même manière. Ils sont parfois trop vieux, inconfortables. « Les cars rapides sont dangereux pour la vie de ses passagers. Ils sont mal fabriqués. Le plancher, fait de bois, n’est pas solide », se plaint Christ Ella Nzé, étudiant en deuxième année de droit à l’Université Amadou Hampaté Ba. « Le chauffeur conduit comme s’il transportait des animaux », poursuit-il. Pour Gnemba Michelle, une habituée des cars rapides, « il y a des risques de vol, car les voitures sont surchargées ». Les chauffeurs de cars rapides ne respectent pas souvent le code de la route. « Ils s’arrêtent n’importe où pour prendre un client », déplore Sadio Keita.
Contrairement à leur nom, ils ne sont pas rapides. « Ils sont très lents de par leurs multiples arrêts », remarque Kengué Hulda.
Il n’est pas rare d’assister à une dispute, entre un client et un apprenti de car rapide, pour une histoire de monnaie. Gnemba Michelle, étudiante gabonaise n’y va pas par quatre chemins. Pour elle, « les apprentis sont tous des escrocs. Ils font payer aux étrangers plus qu’il n’en faut ». Malgré tous ces inconvénients, le car rapide reste un moyen de transport prisé des Dakarois.
Simbou Princesse Lorita et Charlie Kouagou Agathe